Qu'est-ce que le catch ?

Le catch est un sport-spectacle d'origine américaine.

En effet, l'issue de chaque rencontre est déterminée à l'avance par des bookers (c'est-à-dire scénaristes), et chaque protagoniste interprète la plupart du temps un personnage (caricatures souvent extrêmes et simplistes du « gentil » ou du « méchant », appelées gimmicks) dont le but est avant tout de faire réagir la foule.

Au contraire des autres sports de combat, un match de catch sert de prétexte à raconter une histoire pour distraire les spectateurs et les pousser à se prendre au jeu. Par exemple, le catcheur jouant le rôle du « méchant » (heel) passe son temps à « tricher » de sorte à forcer la foule à le huer. Ainsi, les fans s'amusent en encourageant le « gentil » (face) à gagner son match

Malgré cet aspect parfois grand-guignol, le catch possède un aspect sportif indéniable nécessitant une condition physique hors-pair de ses participants, capables d'accomplir de réelles prouesses physiques et surtout, sans se blesser (dans la plupart des cas).

Il est cependant très méconnu que l'importance de la mise en scéne et l'importance du côté sportif varie beaucoup selon les styles de catch. Le catch pratiqué au Japon, le puroresu, est par exemple très different du catch pratiqué aux États-Unis par les grandes compagnies que sont la Wwe ou la TNA. La Lucha Libre (pratiquée au Mexique) et le Catch Wrestling (pratiqué en Europe) sont d'autres exemples de styles qui sont assez différents de la conception « classique » du catch

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Règles des matchs

Les règles d'un match de catch sont utilisées pour simuler la compétition, désigner un vainqueur mais surtout pour enrichir l'histoire d'un match. Par exemple, un catcheur pris dans une prise de soumission peut donner l'illusion au public qu'il va abandonner puis attraper la corde pour appliquer la régle du rope break et obliger son adversaire à casser la prise.

Décompte de trois

C'est la technique la plus utilisée pour gagner. C'est le tombé (Pinfall en anglais) qui consiste à river les épaules de son adversaire au ring pendant trois secondes minimum, décomptées par l'arbitre en frappant sur le ring.

Solution pour se dégager

Il faut impérativement décoller son épaule du sol avant le compte de 3

    Attraper une corde du ring qui force l'arbitre à briser le décompte de trois, mais ce fait est rare car majoritairement, les tombés se font loin des cordes pour éviter que l'adversaire malmené ne les attrape.

Abondon

On peut également bloquer son adversaire dans une prise de soumission et le forcer à abandonner, l'adversaire tapote (tap out/tapping out en anglais) le matelas. Un knockout est aussi considéré comme un abandon, l'arbitre communique avec le catcheur, si celui-ci ne répond pas à l'arbitre, il perd.

Une autre "règle" existe aussi, lorsque deux catcheurs ou plus sont à terre, l'arbitre commence un décompte: il faut au moins impérativement qu'un des deux catcheurs se relève avant que l'arbitre compte jusqu'à 10, sinon, le match devient un match nul.

Solutions pour se dégager

          Attraper une corde du ring qui force l'attaquant à briser sa prise.
          Frapper, projetter, renverser l'attaquant en lui faisant rater sa prise.

 Décompte extérieur

Il est possible de gagner sur un décompte extérieur (ou count-out en anglais) où l'adversaire resté trop longtemps en dehors du ring, en général le temps que l'arbitre compte jusqu'à 10. Si l'autre catcheur (qui est resté sur le ring) descend du ring, l'arbitre est obligé de refaire le décompte. Généralement, un match se finissant de la sorte ne peut voir une ceinture de championnat changer de mains même si le challenger a remporté le match, c'est une règle qui n'est pas constante mais qui revient très souvent.

Un exemple classique d'usage du ring out est lorsqu'un catcheur heel qui détient un titre de champion perd volontairement son match par count-out. Il conserve ainsi son titre tout en s'attirant ainsi les foudres du public.

Si deux catcheurs sont tout deux hors du ring à la fin du décompte, l'arbitre déclare la fin du match par double count-out, c'est donc un match nul. Cette issue du match n'est que rarement utilisée car il est souvent peu intéressant dans une rivalité de faire un match nul.

 Disqualification

Enfin, il est possible de gagner sur une disqualification de l'adversaire.

Il est disqualifié s'il :

    * Met des coups de poing fermés. (Cette règle est cependant souvent ignorée à la WWE)
    * Utilise un objet comme arme pour tricher.
    * Agresse l'arbitre.
    * Refuse d'exécuter un ordre de l'arbitre (ex : refus de lâcher une prise, étrangler l'adversaire pendant plus de 5 comptes de l'arbitre, plusieurs coups de poing sur un adversaire reposant sur le turnbuckle).
    * Interférence : si une personne non impliquée dans le combat intervient en faveur d'un des catcheurs, celui-ci est disqualifié.
    * Employer une attaque interdite comme par exemple un coup dans les parties intimes..

Il existait auparavant une règle qui interdisait la projection de son adversaire par-dessus la troisième corde (supérieure). Cette règle n'est cependant plus appliquée.

Il existe aussi des "matchs sans disqualifications" où tous les coups sont permis et où l'arbite ne sert qu'a faire le compte de 3.

 Blessure/Saignement

Une issue de match assez rare peut voir l'arbitre stopper le match et déclarer perdant un catcheur blessé ou saignant fortement.

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Match

Il existe de nombreux types de match. Nous pouvons aussi voir des combats par tag team.

Aux États-Unis, un match de catch dure généralement entre 5 et 10 minutes pour un show normal et 15-60 minutes pour un show de plus grande importance (type Pay-Per-View : WrestleMania et SummerSlam sont les plus célèbres). Traditionnellement, le match oppose un gentil (face) à un méchant (heel) mais ce n'est pas systématique. Bien sûr, la façon dont un catcheur gagne un match sert avant tout à faire avancer le scénario de sa rivalité (dans le jargon du catch, feud) avec son adversaire. Les rivalités sont évidemment décidées par les bookers et ne reflètent pas (ou pas forcément) une véritable animosité entre les catcheurs concernés. Dans la mesure où deux catcheurs impliqués dans un feud vont être amenés à lutter souvent l'un contre l'autre, il est même préférable qu'ils s'entendent bien afin d'être sûrs que les matchs ne dégénèrent pas en authentiques règlements de compte et n'entraînent des blessures réelles. Il existe de réelles rivalités, par exemple entre Edge et Matt Hardy, ou encore entre Bret Hart et Shawn Michaels.

L'issue du match est toujours prédéterminée par les bookers et doit évidemment être acceptée par les participants pour que le match se déroule correctement et sans malentendu. Le gagnant n'est pas forcément le catcheur le plus talentueux ou le plus populaire : victoires et défaites servent avant tout à raconter une histoire. Les matchs les plus importants sont longuement scénarisés, chorégraphiés et répétés. Pour les matchs de moindre importance, les participants se contentent de déterminer et de répéter les temps forts (appelés spots) : prises risquées, saut depuis la troisième corde, bagarre hors du ring, renversement de situation, prise de finition, etc. Le reste est improvisé.

Précisons également que les interviews et les longues déclarations au micro jouent une part de plus en plus importante du spectacle car elles servent de mise en scène pour des matchs futurs. Généralement, les catcheurs les moins habiles à s'exprimer oralement sont accompagnés d'un manager servant à parler à leur place et à les valoriser aux yeux du public. On fait également appel à des Divas, c'est-à-dire des jeunes femmes qui accompagnent vers le ring les catcheurs en mal de popularité, et qui attirent sur leur poulain l'attention du public de par leur plastique.

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 Popularité

Moins populaire dans certains pays comme la France, le catch déchaîne les passions aux États-Unis (et plus généralement en Amérique du Nord) mais également au Japon, au Mexique, en Allemagne, Italie... Il n'est en effet pas rare de voir certaines stars du catch devenir de véritables vedettes du show business américain, tous média confondus, comme Hulk Hogan et The Rock, devenus acteurs.

Une plaisanterie résume de façon un peu caricaturale mais pas totalement fausse la manière dont le catch est perçu à travers le monde : « Au Japon, c'est un sport. Au Mexique, c'est une religion. Au Canada, c'est une tradition. Aux États-Unis, c'est une farce ».

Citons ici quelques grands noms du catch américain qui, à l'instar de Zidane en football ou Schumacher en F1, ont marqué à tout jamais leur discipline. Mentionné quelques lignes plus haut, Hulk Hogan peut être considéré comme le responsable de la popularité du catch moderne tel qu'on le connaît aujourd'hui, notamment grâce à sa victoire contre The Iron Sheik pour le championnat WWF poids lourds le 23 janvier 1984 au Madison Square Garden de New York (suite à un conflit avec la société de protection des animaux, la World Wildlife Fund, en avril 2002, le championnat WWF est actuellement connu sous le nom de WWE, World Wrestling Entertainment à la place de World Wrestling Federation). Hogan, soutenu par sa légion de fans, a lancé un phénomène de mode connu sous le nom de Hulkamania qui a permis a sa fédération de signer des partenariats avec de grandes chaînes câblées américaines (même MTV) et de proposer la première offre de catch télévisé disponible en paiement à la séance (pay-per-view) : WrestleMania, le 31 mars 1985. WrestleMania est depuis lors devenu la grande tradition annuelle de catch, un peu comme le Super Bowl pour le football américain. D'autres catcheurs resteront eux aussi des vedettes du monde du catch, tels que Andre the Giant, Bret Hart, Shawn Michaels, Sting, The Undertaker, Triple H, Stone Cold, Batista ou encore Ric Flair.

Le monde du catch doit sa grande popularité à Vincent Kennedy McMahon dit Vince McMahon ou "Vinny Mac", grand patron de l'organisation WWE. Celui-ci est l'héritier d'une longue lignée de personnes investies dans le monde du catch. En devenant patron de la WWF (ex-WWF) à la fin des années 1970, il a donné au catch ses lettres de noblesse. Souvent dépeint comme un visionnaire, il a en effet réussi à faire naître des scénarios exceptionnels pour aboutir à des combats mémorables. Au milieu des années 1990, la popularité de la WWF a commencé à battre de l'aile, au profit de la WCW, fédération détenue par le milliardaire Ted Turner (qui faisait venir dans son show les plus célèbres lutteurs WWF). S'engageront alors ce qu'on a appelé les "Monday Night Wars" : tous les lundis soirs, l'émission Monday Night Raw de la WWF faisait face à Monday Nitro de la WCW sur une chaîne concurrente, et toutes les bassesses étaient permises pour obtenir le plus gros score d'audience ! L'issue de cette lutte fut longtemps incertaine mais faillit mettre la WWF sur la paille. Finalement, les idées audacieuses de McMahon et la mauvaise gestion de la WCW (détaillée dans le livre de R.D. Reynolds et Bryan Alvarez, The Death of WCW) signèrent l'arrêt de mort de la WCW qui sera rachetée pour une bouchée de pain par McMahon.

Parmi les erreurs stratégiques qui ont précipité la chute de la WCW : l'incapacité des bookers successifs (notamment Eric Bischoff et Vince Russo) à renouveler leurs scénarios, leur trop grande confiance dans la popularité de stars vieillissantes (Hulk Hogan, Kevin Nash, Lex Luger) dans des matchs sans cesse plus poussifs, au détriment de catcheurs moins connus mais plus talentueux, une multiplication des dépenses inconsidérées… On peut considérer que l'erreur de jugement qui fut le dernier clou du cercueil de la WCW fut de laisser un acteur, David Arquette, gagner la ceinture de champion des poids lourds dans un simple but publicitaire. L'événement était si inattendu que toute la presse américaine en fit l'écho, certes… mais les fans, furieux de voir gagner Arquette, se détournèrent en masse et de façon définitive de la WCW.

En face, McMahon sut injecter du sang neuf à sa fédération. Délaissant le côté « divertissement familial » du catch des années 1980, il se tourna vers le public des adolescents et jeunes adultes en offrant un produit adapté à la génération MTV. Privé de ses stars, il en fabriqua de nouvelles, transformant en vedettes des catcheurs rejetés par la WCW tels que Steve Williams et Mick Foley, qui devinrent parmi les plus grandes stars du catch de tous les temps à la WWF sous les noms de "Stone Cold" Steve Austin et Mankind. Il cassa les traditionnels rôles de face et heel ; désormais, le personnage adulé par les foules ne serait plus un fier héros conseillant aux enfants de « dire leurs prières et de prendre leurs vitamines » (comme le faisait Hulk Hogan) mais un rebelle, un mauvais garçon individualiste et sans merci (principalement personnifié par "Stone Cold" Steve Austin), ne reculant devant rien pour gagner et se moquant des règles. McMahon misa également sur la violence et le sexe. Cette ère de changement est connu sous le nom d'Attitude Era. Une des manœuvres qui permit à la WWE d'obtenir plus de fans fut l'invitation de Mike Tyson dans un Wrestlemania. Les fans se sont alors détournés de la WCW pour voir si le boxeur prendrait part à l'action. Finalement, il ne catcha pas mais le public découvrit réellement "Stone Cold" Steve Austin et ne retourna plus jamais vers la WCW.

Aujourd'hui, la WWE n'a plus aucun concurrent sérieux dans le monde (en termes de puissance économique et de scores d'audience du moins), ayant absorbé ses deux principaux rivaux, WCW et ECW. Il reste néanmoins un très grand nombre d'autres fédérations encore actives aux États-Unis, telles que TNA (Total Nonstop Action) ou RoH (Ring of Honor). Les fédérations dites « indépendantes » (de petite taille, dont les shows ne sont généralement pas diffusés à la télévision, et qui ne détiennent aucun contrat d'exclusivité avec les catcheurs qui s'y produisent) sont toujours populaires auprès des smarts (voir lexique plus bas).

Le Canada, le Japon et le Mexique accueillent également d'importantes fédérations, moins basées sur le « sports-entertainment » et plus orientées sur le côté sportif ou dangereux du catch.

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 Les personnages incarnés (gimmicks)

La plupart des catcheurs possèdent une gimmick. La gimmick a beaucoup évolué au fil du temps: au début elles se limitaient au simple comportement du catcheur dans le ring (celui qui respecte les régles/celui qui ne les respecte pas), elles ont ensuite évoluées vers les facettes de personnalité (un narcissique, un courageux...) pour finalement devenir très précises (un biker, un milliardaire...). De nos jours, les gimmicks peu réalistes tendent à disparaitre, on préfère axer les personnages sur la personnalité des catcheurs (par exemple Edge a un look de rock star mais sa gimmick ne consiste pas à le faire passer pour une rock star).




26/01/2008
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